Peipin : Café-mémoire pour ne pas oublier la vie



Prisline Algans, psychologue et Jocelyne Bombana, présidente de l'association France Alzheimer 04
Prisline Algans, psychologue et Jocelyne Bombana, présidente de l’association France Alzheimer 04 – ©Françoise LATOUR

Le CCAS a mis en place un café-mémoire France Alzheimer qui devrait être le premier d’une série.

La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative du tissu cérébral. Le malade qui en est atteint perd petit à petit la perte des fonctions mentales. Tout le monde pense spontanément à la perte de la mémoire. Mais qui connaît vraiment cette maladie lorsqu’on ne l’a pas approchée ? Il y a aussi la perte du langage, du raisonnement et de la motricité. La maladie fut découverte en 1906 par Aloïs Alzheimer. Chaque cas est différent, mais l’évolution reste sensiblement la même à chaque fois. Elle démarre par la perte de la mémoire. Les aidants souffrent eux aussi. Ils se sentent isolés et coupables, ne sachant pas quelle attitude adopter. Les associations France Alzheimer ont mis en place le café-mémoire qui est largement ouvert au public.

La peur et la souffrance rendent le malade agressif

Le CCAS de Peipin a organisé un café-mémoire il y a quelques jours. La présidente de l’association France Alzheimer 04 Joceylne Bombana et Prisline Algans, psychologue, ont donné des informations et répondu aux questions des quelques 15 personnes présentes. Il y avait des membres du conseil municipal, des professionnels mais aussi des particuliers touchés de près. Ceux-ci témoignaient de leur inquiétude et disaient combien ils se sentent démunis. Quelques éléments de réponse : «Il faut parler en face, les yeux dans les yeux du malade pour qu’il comprenne bien. Cela évite partiellement la peur et l’agressivité qui en découle. En effet, l’agressivité est la démonstration de la peur et/ou de la souffrance. Les barrières sociales sautent, le savoir-vivre en société disparaît lorsqu’on est malade. Celui-ci a des moments de lucidité, mais est souvent dans le déni.» Lorsque les souvenirs reviennent, ce sont souvent ceux qui sont très forts, expliquait encore Jocelyne Bombana. «Les souvenirs les plus récents sont oubliés. Il ne faut jamais mettre le malade en difficulté. Ca le rend agressif.»

La culpabilité de l’aidant

Les aidants font du mieux qu’ils peuvent, mais ça ne suffit pas toujours. De ce fait, ça entraîne un sentiment très fort difficile à repousser : « Si on n’arrive plus à faire face, on a l’impression d’être un monstre, » témoigne quelqu’un. « On se sent démuni. On est face à une personne qu’on ne reconnaît plus. » Pourtant, comme le disent la psychologue et la présidente de l’association départementale, il peut y avoir des surprises. De bonnes surprises avec un retour aussi bref soit-il. Ce peut être un regard, être reconnu(e), une conversation normale… L’échange du café mémoire permet à tous ceux qui sont venus de se rendre compte qu’ils ne sont pas aussi seuls qu’ils le pensaient. Ca leur permet aussi de comprendre un peu mieux le comportement du proche qui est malade. « La mémoire est la sentinelle de l’esprit, » selon Shakespeare.

©Françoise LATOUR
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Auteur : Françoise LATOUR
Source : Haute Provence Info
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